Marie NIMIER

« Il y a quatre ans, dans une pièce blanche simplement meublée d’une table, de deux chaises et d’un immense philodendron, j’ai recueilli les paroles de confidents
anonymes. Il s’agissait au départ d’une expérience littéraire qui s’est transformée au fil du temps en aventure humaine. Puis en addiction. »

Marie Nimier nous revient avec une nouvelle série de confidences, récoltées cette fois en Tunisie. Pour mener à bien son projet, elle s’est installée deux mois près de Tunis. Elle a passé des petites annonces, s’est assise dans un café (toujours à la même heure, toujours avec son écharpe bleue). De bouche à oreille, l’appel a circulé. On se refilait le tuyau. Une première personne en a emmené une autre… On est venu la rejoindre au café, on lui a téléphoné, on lui a écrit. Tu verras, lui avait dit une amie tunisienne, ici, il y a beaucoup à cacher. Et qui dit beaucoup à cacher, dit beaucoup à raconter à quelqu’un qu’on ne reverra jamais.

Un ancien prisonnier de Bourguiba, une femme n’ayant jamais donné bakchich (ce qui relève de l’exploit), un bisexuel contraint à déguiser ses sentiments, une « dépanneuse » proposant aux futures mariées une technique bon marché pour restaurer leur virginité, une lectrice dont la vie a été bouleversée par les romans de Marie Ndiaye, une voisine en lutte contre un chat diabolique, ceux qui veulent partir et ne peuvent pas partir, ceux qui sont partis, puis rentrés, ceux qui font la prière à leur façon, mais aussi des militantes des droits des femmes, un kiné spécialisé dans les lumbagos sexuels et un séducteur à la chaîne : voilà quelques-uns des personnages qui se sont confiés à l’autrice, pour lui révéler leurs secrets les mieux gardés – souvenirs d’enfance, traumatismes, désirs, regrets… Tour à tour drôles et poignants, ces récits pleins d’humanité sont une source infinie de rêverie et de réflexion, et une invitation au partage.